Un trek de deux jours entre Kalaw et le Lac Inle. Je m’imaginais déjà, tel Bob Morane, « isolé dans la jungle birmane ». Pas du tout en fait. Le paysage qui sépare l’ancienne station climatique britannique et le lac, principal lieu touristique birman, est une succession de collines couvertes à la terre ocre et aux cultures diverses.

Le trek entre Kalaw et le lac Inle est un passage quasi-obligé pour quiconque se rend au Myanmar. Les compagnies de guide se sont d’ailleurs multipliées ces dernières années dans la région, tout comme les hôtels. Mark, le propriétaire belge de la Guesthouse où je logeais, m’a parlé d’une progression de plus de 60% en quatre ans.
Pour cette aventure, j’ai choisi une valeur sûre, recommandée par une amie et par le Lonely Planet: Jungle King. Leurs guides s’expriment parfaitement en anglais et privilégient une route moins fréquentée. Ce qui n’est pas un luxe au regard du nombre de touristes dans la région
D’un vallon à l’autre, on découvre le monde agraire local. La star de la région, c’est le piment, qui sèche au soleil dans les villages. On découvre aussi le riz de montagne, le sésame noir ou encore le gingembre.
La soirée se passe elle dans un monastère de novices. Le coucher de soleil était certainement magnifique depuis le point de vue en amont, mais difficile de résister à une petite partie de foot improvisée. Au milieu de toutes ces robes rouges, difficile cependant de reconnaître ses coéquipiers.
Ce trek aura surtout été l’occasion de goûter à d’excellents repas typiquement birmans: tels que des salades de feuilles de thé vert, de tomates vertes ou encore d’okra. Un véritable délice, rarement égalé dans les restaurants locaux.

Petite fable autour du riz
Voici la traduction adaptée d’une fable birmane partagée par notre guide Saùl:
« C’est l’histoire d’un homme et son fils, âgé de quelques années seulement. Les deux se baladent dans les champs lorsque l’enfant aperçoit deux plantes de riz: l’un se tient droit comme un i, l’autre est à peine visible, tellement il ploie sous le poids des grains qu’il contient.
« Regarde papa », s’exclame-t-il. « Celui-ci respecte tellement son voisin, qu’il se prosterne devant lui. C’est certainement qu’il est impressionné par tout ce que l’autre offre comme récolte ».
Son père ne peut s’empêcher de sourire. « Pense à ton grand-père », répond-il. « Il a travaillé dur toute sa vie et lui aussi est tout courbé. Bien plus que tout les vaniteux qui se mettent en évidence. Ce sont souvent ceux qui y paraissent le moins qui en font le plus. Si cet épi pointe vers le sol, c’est qu’il est plein. L’autre tend vers le ciel, car il n’a rien produit »

Toujours autant de plaisir à te lire, et découvrir la culture birmane. Portraits et paysages magnifiques. Bref, envie de suivre tes traces…
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