Un matin de décembre sur le Lac Inle. Comme souvent, la brume a pris ses aises dans la large vallée. En débouchant du canal, on distingue tout juste les « pêcheurs » qui prennent la pose, en équilibre sur un pied, occupés à soulever l’immense nasse qui leur permet d’emprisonner le poisson (le lac ne fait en moyenne que 3 mètres de profondeur). Quelques embarcations s’arrêtent à hauteur pour laisser leurs occupants prendre des clichés sans authenticité.
Il faut attendre quelques heures avant que le spectacle se dévoile. Le lac, les villages flottants, les petites montagnes environnantes… On en oublierait presque le ronronnement des pirogues à moteur.

Avec Bagan, le Lac Inle est le site touristique à ne pas manquer au Myanmar. Nyaung Shwe, son principal lieu de villégiature, est étrangement calme. Le fruit d’une combinaison entre la folie immobilière de ces dernières années et la baisse du nombre de visiteurs en 2017, conséquence de la situation politique dans le Nord-Ouest du pays. Avec ses nombreux hôtels et restaurants, le lieu ressemble presque, le soir tombé, à une ville fantôme. Flippant quand on pense qu’on est en haute saison touristique !

Le Lac Inle est un mélange de sites touristiques et de recoins calmes. Et malgré le nombre de visiteurs, on n’a jamais l’impression de naviguer à la queue leu-leu. Un amas de pirogues? C’est certainement le marché tournant. Et même si les premiers étals semblent être de vrais attrape-touristes, pousser un peu plus loin et c’est l’explosion des couleurs. La section alimentaire est une plongée dans les coutumes locales.
Le Lac Inle, c’est aussi de l’artisanat spécialisé, généralement exécuté en famille: fabriques de cigares, de bijoux en argent ou encore de tissage. Des visites qui valent le détour, même si la taille de certaines boutiques laisse parfois douter de l’authenticité des biens vendus.

J’ai particulièrement apprécié le tissage à base de fibres de lotus! On casse délicatement la longue tige en deux, on tire à chaque extrémité pour dévoiler les précieux filaments, que l’on enroule pour en faire une fine cordelette. Un procédé qui prend du temps, et qui explique le prix des écharpes (200 dollars pour un tissu un peu rêche).