« Moi? Partir en trek dans la jungle? Jamais, c’est trop dangereux! » L’idée peut paraître terrifiante, mais rassurez-vous, un trek dans la jungle ça se fait aisément. À condition de suivre quelques conseils.
Commençons par la base. Le mot « jungle ». Ça veut tout et rien dire à la fois. Quand on l’évoque, on s’imagine directement une forêt humide et touffue, des animaux plus dangereux les uns que les autres, et Mike Horn qui se fraie un chemin à la machette. Et bien oui, c’est ça la jungle! Mais pas seulement.
Le terme « jungle » est issu du sanskrit et sert effectivement à désigner, au sens premier, une forêt dans une région au climat chaud et humide. Mais le terme s’est banalisé. En Asie du Sud-Est, il désigne généralement n’importe quelle forêt d’origine naturelle, y compris dans les régions plus tempérées. Un trek dans la jungle ne se fait donc pas nécessairement dans des terres inhospitalières.
Au bord de la rivière Nam Ha, près de Luang Prabang (Nord du Laos), Ban Nalantai est un village occupé par une minorité ethnique d’origine cambodgienne.
Décidé à vous lancer? Voici quelques conseils:
Prenez le temps pour vous préparer! Au moins une bonne journée sur place avant de partir. Voir plus si vous voyagez seul. Cela vous permettra notamment de comparer les différentes offres et prix (les agences qui proposent des treks sont généralement regroupées dans le mêmes quartier) pour choisir le trek qui correspond le plus à ce que vous recherchez. Faites confiance à votre instinct et au retour des autres voyageurs (voir ci-dessous mon expérience).
Trouvez des compagnons d’aventure: c’est surtout valable si vous voyagez seul. Pour un trek en solitaire avec un guide, il faut quasiment multiplier les prix par deux. Si vous voyager à plusieurs, cela vous permettra de réduire vos coûts de manière non-négligeable. Les agences vous renseignent volontiers si quelqu’un s’est déjà inscrit chez eux. Attention cependant! Plus il y a de participants, plus le groupe est bruyant. Si vous espérez observer la faune, préférez un petit groupe (3-5 personnes).
Connaissez vos limites: Cela peut paraître trivial de rappeler cette règle, mais en discutant avec les responsables d’agence, vous vous rendrez rapidement compte que beaucoup de voyageurs sur-estiment leurs capacités. Si vous n’êtes pas habitué aux longues marches, préférez une sortie sur un ou deux jours. Marcher dans la jungle, ça peut être éprouvant. Chaleur, humidité, il faut être en bonne santé! Mais il n’y a pas non plus besoin d’être un athlète surentraîné (la preuve, je suis parti trois jours).
Dépassez vos appréhensions: Les animaux sauvages ont peur de l’homme. À moins qu’ils se sentent réellement en danger, vous avez peu de chance d’en croiser. Et si vraiment, les guides connaissent les éventuels dangers et sauront vous préserver. Certaines jungles sont plus hospitalières, pour un premier trek. C’est le cas notamment, dans le Nord du Laos, de la région de Luang Namtha (voir mon récit, ici).
Faut-il prévoir moustiquaire et sac de couchage? Généralement, les agences vous fournissent le matériel pour dormir au départ du trek. Vous n’avez donc normalement pas besoin d’alourdir votre sac de voyage de ces deux objets, pour autant que vous restiez sur les principaux itinéraires « touristiques ». En revanche, n’oubliez pas votre produit anti-moustique et des pastilles pour purifier l’eau. Ça vous évitera de devoir bouillir votre boisson et d’attendre qu’elle se rafraîchisse.
Par manque de temps à disposition, je n’ai eu qu’un jour pour préparer mon trek au départ de Luang Namtha, au Nord du Laos. J’avais déjà cherché à en faire un au Cambodge, dans le Ratanakiri. J’y avais renoncé, faute d’avoir trouvé de groupe désirant faire le même parcours que moi. Mon visa arrivant à échéance, il ne me restait plus assez de jours pour trouver d’autres équipiers d’échappée.
À Luang Namtha, toutes les agences sont regroupées sur la même portion de rue. J’en ai visitées trois ou quatre en leur présentant mes envies: passer une nuit dans la jungle et une dans un village ethnique. Et partir le lendemain, ce qui a fortement limité mes possibilités.
Finalement, mon choix s’est porté sur Green Discovery, l’agence la plus réputée du pays, présente dans quasiment toutes les villes. Et bien, je vous déconseille leurs services! Du moins si vous souhaitez un trek un peu « roots« . Les guides de cette agence ont beau être sérieux et bien formés, notamment à la cuisine, Green Discovery est plutôt destiné à des voyageurs qui souhaitent conserver un certain confort.
Alors que je m’attendais à dormir dans un camp pré-aménagé dans la jungle, avec juste quelques feuilles de bananier comme toit, quelle n’a pas été ma surprise le premier soir à la vue de notre abri: une véritable petite maisonnette en bois, avec coin cuisine. Moi qui m’attendais à quelque chose de beaucoup moins confortable!
Seconde déception: la seconde nuit, passée dans un village d’une minorité ethnique. Ou plutôt devrais-je dire, à côté d’un village. Notre habitation était située près du fleuve, en contre-bas des habitations. Même si la distance n’était pas bien grande (une vingtaine de mètres), ce positionnement limitait nos possibilités d’interactions sociales avec les locaux.
Et en fait, trois jours de marche dans une forêt, c’est long. Surtout lorsqu’il n’y a quasiment que des bambous et très peu de faune!
Fabrication de papier à base de bambou dans le village de Ban Namkoy.
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