Partir au Cambodge: conseils et expériences

S’il ne fallait qu’un seul mot pour résumer le Cambodge, ce serait « khmer ». Comme le nom de l’ethnie majoritaire: la population, à la gentillesse légendaire. Khmer, comme le fabuleux empire qui a dominé la région entre le 9e et le 13e siècles, et qui a laissé derrière lui des monument magnifiques.

Malheureusement, le terme « Khmer » renvoie aussi à une autre histoire, plus récente et plus tragique. Celle des khmers rouges et de leur leader Pol Pot, qui, en cinq ans de pouvoir, ont durablement marqué le pays.

 

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Angkor Vat: s’il ne vous fallait qu’une seule raison pour partir au Cambodge, là voilà!

 

Pourquoi partir au Cambodge?

Angkor. Ce seul mot magique devrait vous inciter à découvrir le Cambodge. Mais pas seulement. Beaucoup de voyageurs se contentent de faire un saut à Siem Reap (où se trouve le mythique temple) depuis la Thaïlande ou le Vietnam voisins. Pourtant, le pays regorge de bien d’autres lieux à découvrir, beaucoup moins touristiques, car écrasés par la prééminence de Siem Reap.


 

Où partir au Cambodge?

Au risque de me répéter, les temples d’Angkor sont incontournables de n’importe quel voyage en Asie du Sud-Est continentale. Forcément très fréquentés, il existe toutefois quelques astuces pour en profiter dans le calme.

Bien que moyennement accueillante, la capitale Phnom Penh vaut elle aussi le détour, ne serait-ce que pour s’y imprégner de la tragique histoire récente du pays. Le musée du génocide de Tuol Sleng (prison S-21) et le camp d’exécution de Choeung Ek marqueront certainement vos esprits.

Pour le reste, rien d’incontournable, mais de multiples destinations plaisantes (sur cette carte, en vert les incontournables, en bleu les lieux que je vous conseille, et en orange ceux que vous pouvez éviter). Tout dépend de vos envies. Je vous recommande toutefois vivement la découverte de Kampot et de ses alentours (notamment le marché aux crabes de Kep). Une halte gastronomique qui vous permettra de déguster le fameux poivre de Kampot ainsi que de délicieux fruits de mer.

Pour ma part, j’ai privilégié l’île de Koh Rong Samloem pour la plongée – sa côte Sud est particulièrement tranquille et préservée, même si vous trouverez des fonds marins beaucoup plus intéressants en Thaïlande, en Indonésie ou aux Philippines  – Kratie pour l’observation des quelques dauphins de l’Irrarawardy restants, le Mondolkiri pour une journée en compagnie d’éléphants domestiqués et le Ratanakiri pour un trek dans la jungle (que je n’ai malheureusement pas eu le temps de réaliser).

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Le bord de mer à Kep est particulièrement tranquille et reposant.

C’est un pays dans lequel je retournerai pour sûr. En passant presque trois semaines dans des lieux très touristiques et/ou surtout fréquentés par des Occidentaux, je regrette de ne pas avoir eu le temps de profiter du vrai Cambodge, celui dont j’ai eu un aperçu lors de ma dernière semaine, au Nord-Est du pays.

Toute la côte Sud du Cambodge, relativement sauvage, vaut aussi apparemment le détour. Tout comme Kampong Thom (sur la route entre Phnom Penh et Siem Reap) et Battambang (à l’est de cette dernière). Des lieux que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de visiter.


 

Les indispensables

Visas : Le visa s’obtient à l’arrivée dans le pays. Préparez-vous à être patient en fonction de quand vous arrivez. En période touristique, je suppose que l’attente est moindre à l’aéroport de Phnom Penh qu’à celui de Siem Reap. Pour ma part, la procédure m’a pris une petite heure.

Douanes: Je n’ai rencontré aucun problème au passage de la douane à l’aéroport de Phnom Penh. Tant que vous veillez à remplir correctement tous les documents qui vous sont fournis, ça devrait aussi être le cas pour vous. Les frontières terrestres ont en revanche une moins bonne réputation. C’est notamment le cas du poste qui permet de rejoindre le Laos et les 4000 îles.

Sachez que vous devrez payer 1$ pour le timbre officiel, et ce de chaque côté de la frontière. La pratique paraît officielle, mais ressemble fortement à une forme de pot-de-vin. Je n’ai rencontré aucun problème durant ma traversée, malgré les nombreuses histoires entendues au sujet de ce passage et des attentes interminables que peuvent vivre certains touristes. De toute façon, à part l’avion, vous n’aurez pas d’autre choix pour rejoindre le Laos.

Overstay: Vous comptez rester plus longtemps que la date d’échéance de votre visa? Préparez-vous à passer à la caisse! Le tarif a récemment augmenté de 4 à 10$ par jour supplémentaire. Fait étrange, lors de ma sortie du pays, les douaniers ont oublié d’encaisser ma taxe. Ça fait quand même 40 dollars d’économie !

 

Argent : Au Cambodge, on utilise autant le riel cambodgien que le dollar américain. Vous pourrez utiliser indifféremment les deux devises au taux de 4000 riels pour un dollar. On vous rendra cependant quasiment tout le temps la monnaie en riels. On s’habitue assez rapidement à ce système et à jongler entre les deux devises (heureusement, la division est plutôt simple). Un des avantages de ce système est que vous trouverez sans peine des distributeurs automatiques acceptant des cartes internationales.

 

Transports : C’est, à mon avis, l’un des gros points faibles au Cambodge. Si  Phnom Penh et Siem Reap sont simples d’accès en avion, les transports avec les autres villes sont un peu moins bien organisés. Ici, pas de service de bus (ou très peu), mais uniquement des vans japonais. Le problème n’est pas d’en trouver un pour rejoindre la destination de votre choix (adressez-vous à votre hôtel!), mais le manque de transparence du système.

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À l’intérieur d’un van, il faut parfois se serrer. Mon record personnel? 23 personnes!

Vous saurez toujours à (plus ou moins) quelle heure on viendra vous chercher. En revanche, vous saurez rarement quand vous arriverez à destination. Tout juste vous donnera-t-on une estimation. Les chauffeurs de van font à leur bon vouloir. Ils partent quand ça leur chante, s’arrêtent pour acheter/transporter diverses marchandises et prennent autant de personnes qu’ils le souhaitent (et que la place le leur permet). Résultat: les trajets sont souvent inconfortables (surtout pour les longues jambes). Mais qu’est-ce que c’est dépaysant!

Ha oui ! Autant vous prévenir. Les chauffeurs sont souvent des fous du volant. Ils partent du principe que la puissance de leur véhicule leur permet de dépasser n’importe qui et n’importe quand. Peu importe ce qui vient en face. Heureusement, toutes les routes ne sont pas trop fréquentées  !

 

Électricité : Rien ne vaut un bon adaptateur universel lorsque l’on part en voyage. Dans les faits, vous en aurez rarement besoin, car la plupart des logements ont des prises adaptées. Mais on ne sait jamais!

 

Internet : Le réseau mobile est bien développé au Cambodge. Optez pour une carte SIM locale, pour seulement 5 dollars. À l’exception des îles, vous n’aurez pas de peine à accéder à Internet. Dans les hôtels, la qualité du Wi-Fi est généralement bonne, pour autant que vous restiez dans les destinations les plus touristiques. Dans le Nord-Est du pays, la qualité est un peu moins bonne, mais reste efficace. Ça n’est en tout cas pas au Cambodge que vous serez contraint à une déconnexion forcée.

 

Dangers: À Phnom Penh, tout le monde vous le dira, y compris les locaux : ne sortez jamais votre téléphone de manière trop ostentatoire. Les voleurs sont nombreux et déboulent en moto pour vous arracher votre mobile. D’ailleurs, la plupart des Cambodgiens utilisent des coques dans lesquelles ils peuvent enfiler leur doigt. Si vous ne disposez pas d’un tel système, je ne peux que vous conseiller de ne consulter votre téléphone dans la rue qu’en cas de nécessité. Si vous l’utilisez comme GPS, tenez le plutôt dans votre main qui se trouve côté trottoir ou du côté de la personne qui vous accompagne.


 

Manger, dormir, se déplacer

Se déplacer

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À l’arrière d’un véhicule, on n’a pas tout le temps envie de regarder la route!

Van : voir la section « Transports ».

Taxi : À l’exception des transferts de/vers les aéroports, je n’ai pas souvenir d’avoir emprunté une seule fois un taxi au Cambodge. Il faut dire que l’on trouve partout des tuk-tuk, des motos-taxis, voire à Phnom Penh, des cyclo-pousse. Ils sont généralement bon marché.

N’oubliez pas de fixer le tarif à l’avance. Au bout d’une ou deux courses, vous aurez une bonne idée du juste prix en fonction de la distance que vous souhaitez parcourir. Vous aurez surtout besoin de négocier dans les zones touristiques, Phnom Penh et Siem Reap en particulier, là où les chauffeurs n’hésitent pas à demander des tarifs majorés.

 

Moto : Au Cambodge, il vous sera très facile de louer un scooter. Pour la simple et bonne raison que c’est le moyen de locomotion privilégié des locaux. Dans les régions moins fréquentées, un deux-roues est même indispensable si vous ne souhaitez pas chaque fois engager un tuk-tuk et un chauffeur pour partir en excursion. Les distances à parcourir depuis les villes pour se rendre sur les sites dignes d’intérêt (cascades, plantations de poivre, etc.) sont généralement assez longues. Raison pour laquelle j’ai souvent privilégié le scooter au vélo. Par grandes chaleurs, c’est aussi plus confortable.

Durant mon séjour, j’ai loué un scooter à Phnom Penh, pour visiter les Killing Fields et la réserve animalière de Phnom Tamao, à Kampot pour rejoindre Kep et les plantations de poivre, à Sen Monorom (Mondolkiri), pour me rendre aux chutes d’eau de Bou Sraa) et à Ban Lung (Ratanakiri) pour les cascades alentours.

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Le masque: un outil essentiel pour circuler à Phnom Penh!

Comment rouler au Cambodge ?

Comme évoqué précédemment, les conducteurs cambodgiens sont plutôt des fous du volant. Heureusement, le trafic n’est pas trop dense sur les routes principales, à l’exception de Phnom Penh. Voici quelques conseils pour vous en sortir indemne:

  • Avant même d’enfourcher votre bécane, achetez un masque pour préserver vos poumons. Surtout à Phnom Penh.
  • Police: faites comme les locaux! Si vous n’avez rien à vous reprocher, cela vaut la peine d’ignorer la police. Les agents de police ont pour réputation d’être corrompus et n’insisteront pas si vous les ignorez.
  • Adaptez votre allure au trafic, ou alors roulez très prudemment – mais vous aurez l’impression de ne pas avancer. La deuxième solution peut même se révéler dangereuse, tant les automobilistes ne respectent pas les distances de sécurité lorsqu’ils dépassent.
  • Corollaire, n’hésitez pas à dépasser, surtout les camions! Mais…
  • Soyez extrêmement attentifs à ce qui vient en face. Les chauffeurs dépassent dans n’importe quelles conditions. Dites vous qu’un véhicule peut débouler en face de vous et vous obliger à planter sur les freins ou à vous décaler.

 

Vélo: le vélo reste un superbe moyen de découvrir la vie des locaux, surtout en dehors des grandes agglomérations. Je n’ai utilisé ce moyen de transport qu’une seule fois, à Kratie. Contrairement au Myanmar, vous trouverez généralement des deux-roues relativement modernes et adaptés à votre taille. De nombreux adeptes se lancent dans le tour des temples d’Angkor à vélo. À vous de voir si vous être prêt à suer.

Bateau: Il paraît que la croisière entre Siem Reap et Battambang vaut le détour ! Étant donné que je n’ai pas eu l’occasion de la tester, je ne peux pas vous donner d’avis…

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Le meilleur moyen de faire du bateau reste de prendre la mer!

 

Se loger

Au Cambodge, vous trouverez des logements variés, convenant à tous les budgets. Le seul risque? En haute saison, si vous n’avez pas réservé de chambre, vous risquez de ne pas trouver de place dans les hébergements les mieux notés sur les sites de réservation en ligne. Comptez 3 à 7$ dans un dortoir (sans petit-déjeuner), une douzaine pour une chambre. Dans les principales destinations touristiques, le personnel est bien formé. Ailleurs, attendez-vous à un accueil bien plus authentique.

 

Se nourrir

La cuisine cambodgienne ne jouit pas de la même réputation internationale que sa voisine thaïlandaise. Pourtant, elle vaut elle aussi largement le détour. Et bonne nouvelle pour les palais occidentaux, elle est aussi largement moins relevée.

En vérité, le Cambodge est au carrefour des influences asiatiques. Vous ne peinerez donc pas à trouver des curries, des nems, des plats vietnamiens et leurs herbes fraîches, etc. Beaucoup d’étrangers ayant été charmé par le pays, les mets occidentaux sont aussi très répandus, même dans les coins les plus reculés.

Mais le Cambodge, c’est surtout des spécialités succulentes! Ne ratez pour rien au monde un plat de fruits de mer ou de poisson accompagné de poivre de Kampot. Ni le amok, la spécialité du pays; un poisson nappé de crème de coco et aromatisé à la citronnelle. Les fruits y sont aussi excellents. Quant aux crudités, j’en ai dégusté à plusieurs reprises, sans jamais rencontrer de problème gastrique (après… il suffit d’une seule fois).

Sachez que traditionnellement, les locaux mangent de tout. C’est surtout encore vrai dans les régions périphériques. Lors d’une journée dans l’Est du pays, notre guide nous a expliqué que sa minorité ethnique Bunong mange tous les animaux, y compris domestiques, à l’exception des éléphants. J’ai testé la fourmi rouge et peux vous affirmer que ça a un léger goût citronné. J’ai aussi testé le kaun pong tier, un mets que l’on trouve dans de nombreux stands de rue. Qu’est-ce donc? Une sorte d’œuf à la coque contenant un fœtus de canard avec son duvet. Il fallait essayer!

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À Kep, le marché aux crabes regorgent de produits de la mer grillés, à consommer sur place. Mais je ne peux que vous conseiller de vous aventurer dans un restaurant voisin.

 

Politique: une démocratie de façade

Le Cambodge est officiellement une monarchie constitutionnelle. Le roi Norodom Sihamouni, n’y exerce pourtant aucun pouvoir exécutif. Dans les faits, c’est le Parti du peuple cambodgien (PPC) qui dirige le pays. Premier ministre à trois reprises depuis 1985, Hun Sen en est son dirigeant incontournable.  Son autorité se caractérise par une forme de clientélisme, où les organes du PPC se confondent parfois avec les pouvoirs publics. Vous verrez couramment, dans les villes et villages, des affiches géantes vantant les œuvres (ponts, temples, stades, etc.) réalisées, non pas par l’Etat, mais par le parti. Restez donc à l’écart d’éventuelles manifestations!

 

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